Un peu d’histoire
En 1878, le plan Freycinet souhaite donner accès au chemin de fer à tous les français afin de favoriser le développement économique du pays et désenclaver les régions reculées. Toutes les sous-préfectures doivent être reliées au réseau des chemins de fer, ainsi qu’un maximum de chefs-lieux de canton : le traumatisme de la défaite de 1870, lié en partie en l’absence d’un réseau ferroviaire dense permettant le déplacement des troupes et du matériel, est encore présent.
Il aura fallu 34 ans pour parvenir en 1902 à la naissance du chemin de fer du Blanc à Argent-sur-Sauldre (Cher), dénommé « BA ». La Cie du chemin de fer du Blanc-Argent sera constituée le 24 juin 1906.
Un train pas comme les autres
Face aux dépenses considérables à engager pour réaliser les 191 kilomètres de la voie ferrée, le choix d’une ligne à voie métrique est fait : l’écartement entre les rails double champignon sera d’un mètre, plus économique, au lieu des 1,44 mètres habituels. Le paysage des campagnes change : des passages à niveaux font leur apparition et tout le long du parcours, de nombreuses gares parsèment les voies. Immédiatement reconnaissables à leur style, celles-ci font la fierté des communes traversées.
Face aux soubresauts de l’Histoire et du développement des transports routiers, la ligne connaît à la fin des années 70 la désaffection du public et des transports de marchandises. La gare d’Écueillé ferme aux voyageurs en 1981 et 6 ans plus tard pour le fret.
Au printemps 1989, une poignée de passionnés entreprend de sauvegarder la section Luçay-Argy, caractéristique des anciennes voies ferrées secondaires rurales à voie étroite qui ont déjà presque entièrement disparu partout ailleurs.
Regroupés en association, les bénévoles de la Société pour l’Animation du Blanc-Argent (SABA), vont alors travailler pendant plus de 10 ans pour remettre la ligne en état, rassembler du matériel roulant ancien et le restaurer. À l’été 2003, les premiers trains touristiques circulent sur un parcours restreint entre Écueillé et la base loisirs de La Foulquetière, parcours qui sera progressivement étendu vers Argy et Luçay-le-Mâle pour atteindre finalement Valençay en 2019. L’intérêt exceptionnel de ce patrimoine préservé lui a valu l’honneur d’être inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques en janvier 1993.
À toute vapeur vers la modernité
Co-géré par la SABA et le Syndicat mixte pour la valorisation du train touristique, le Train du Bas-Berry, est un vecteur important d’attractivité pour tous les amoureux de patrimoine et d’histoire ferroviaire. C’est aujourd’hui la plus longue voie métrique touristique de France et tous les ans, ce sont entre 5 et 6 000 voyageurs (chiffres avant pandémie) qui se pressent pour un voyage inoubliable d’une quarantaine de kilomètres entre Argy et Valençay.
A bord d’un train à vapeur centenaire (Écueillé-Argy) ou d’un autorail diesel (Écueillé-Valençay), l’immersion est totale et ravive de nombreux souvenirs.
Aujourd’hui, ce sont plus de 120 adhérents, dont une petite trentaine d’actifs sur le terrain, qui animent l’association. En perpétuelle recherche de bénévoles, toutes les bonnes volontés sont acceptées. N’hésitez-pas à les rejoindre pour une expérience hors du commun.
Et les projets ne cessent de voir le jour : des vélorails dont certains avec assistance électrique vont être testés cet été. Au départ de Valençay jusqu’à la forêt de Gâtines, ce sont 5 kilomètres à la force des mollets qui permettent de découvrir de façon ludique et sécurisée cette partie du département.
Des vélorails à assistance électrique sont mis à disposition depuis la gare TER de Valençay. Deux parcours de 12 et 22 kilomètres permettent de découvrir au plus près ce pan d'histoire ferroviaire.
Activité accessible à tous (à l'exception des personnes à mobilité réduite).