Musée : Le manoir des fauves à Saint-Lactencin

En plein cœur de la Champagne berrichonne, dans le petit village de Saint-Lactencin se trouve le manoir des fauves. Une belle propriété qui a appartenu à Sarah Caryth (1897-1979), une femme libre, héroïne des Années Folles, aux mille et un destins.

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Le manoir des fauves à Saint-Lactencin© CD36

Adresse :

Le manoir des fauves, 36500 Saint-Lactencin

La première mention de l’ancien château remonte au début du XVIe siècle, du 13 mars 1506 exactement. De cette époque, il subsiste un pigeonnier, une cave voûtée et un ancien fossé, dont aujourd’hui une partie des fondations s’écroulent.

Sarah Caryth, née Joyaux en 1897 à Guéret, est éduquée dans une famille de magistrats. Au décès de son père, la petite Sarah sera élevée par ses 2 grands-mères berrichonnes de Saint-Benoît-du-Sault et de Saint-Lactencin. C’est au cours d’un spectacle de cirque que le déclic se produit. Elle sera artiste de cirque et s’entraîne alors au dressage sur un lapin domestique. Une adolescence difficile, en rupture avec sa famille, Sarah s’enfuit à Paris où elle s’initiera à la danse classique et hindoue, où très vite sa personnalité est remarquée du tout-Paris ; elle travaillera alors au Casino de Paris avec l’artiste de l’époque, Mistinguett, sous le nom de Sarah Caryth.

En 1925, elle achète un lion et une lionne et s’installe à Montmartre avec ses 2 pythons et son singe. Deux ans plus tard, elle épouse Henri Pigault et le couple s’installe avec la ménagerie à Saint-Lactencin. La grange du domaine est alors aménagée pour accueillir le lion Prince et ses 4 lionnes. Ce ne sera que fêtes permanentes et le couple doit vendre une partie des terres du domaine pour financer ce train de vie fastueux.

En 1932, Henri Pigault décède dans un accident de voiture. Elle épouse en secondes noces André Rançy. L'union est célébrée à Saint Maur en 1939.

Directrice de 2 cabarets à Châteauroux, elle décide de vendre son manoir en 1941. À la fin de la guerre, le couple décide de se relancer dans le monde du cirque et entame une tournée européenne. Connue sous le nom de la dame à l’éventail, elle impressionne les spectateurs en dirigeant ses animaux avec un éventail de plumes roses en guise de fouet.

Veuve en 1964, elle reçoit en héritage la maison familiale de sa grand-mère de Saint-Benoît, qu’elle vend, puis s’installe à Parnac dans une roulotte et se fait diseuse de bonne aventure en guise de passe-temps. Elle décède à la clinique Saint-François de Châteauroux en 1979 et repose aujourd’hui au cimetière Saint-Denis.

Le manoir des fauves est un musée dédié à la mémoire de cette femme libre, forte et intrépide où photos, dessins, documents et objets vous feront découvrir le destin hors-normes de la dame aux fauves.