Église : L'abbaye Notre-Dame de Déols

L’abbaye du Bourg-Dieu

Construite à partir de 917 par Ebbes, prince de Déols, celui-ci imite son suzerain, Guillaume Ier d’Aquitaine, qui avait fondé l’abbaye bénédictine de Cluny en Saône-et-Loire, quelques années auparavant.

Une prospérité qui croît rapidement, puisqu’en 1115, 162 églises, chapelles, prieurés et leurs possessions foncières dépendent de Déols. Entre 250 et 300 personnes vivent dans l'abbaye dont une centaine de moines.

L’abbaye, soumise à l’autorité du Pape, est surnommée "La mamelle de Saint-Pierre". Chaque année, l’abbaye versait à la Papauté la modique somme de 4 000 florins d’or, alors qu’en comparaison, les églises de Fontgombault ou d’Issoudun n’en versaient que 200 à l’archevêque de Bourges…

Cet enrichissement considérable se manifeste par la construction de la grande église abbatiale du XIIe siècle. Ses dimensions sont impressionnantes : 113 mètres de long, 29 mètres de large et une hauteur de 22 mètres. Plus grande que l'église Saint-Martin-de-Tours (106 mètres) et légèrement plus petite que la cathédrale de Bourges (120 mètres) !

Un âge d’or qui prend fin au XVIe siècle avec les guerres de Religion. En 1567, les Protestants incendient l’abbatiale. Les bâtiments sont en ruine et le culte disparaît progressivement. En 1622, le prince Henri II de Bourbon-Condé obtient la sécularisation des lieux. À partir de 1629, l’abbaye devient une carrière de pierre pour des matériaux de construction.

Il n'en subsiste aujourd'hui qu'une partie : seul l'un de ses sept clochers fut conservé, afin de servir de repère d'alignement lors de la construction de la route de Châteauroux à Issoudun.

L'abbaye abrite aujourd'hui un musée lapidaire regroupant les vestiges retrouvés lors de fouilles et retraçant l'histoire de ce site exceptionnel.

Sous l’égide de la Fédération européenne des sites clunisiens, la Ville de Déols, accompagnée du Département, porte depuis 2017 le dossier d’inscription sur la liste du Patrimoine Mondial du bien Cluny et les Sites Clunisiens Européens.
De longues démarches, qui devraient aboutir vers 2027-2028, pourraient faire de l’Indre le seul département de la Région Centre-Val de Loire avec 2 sites classés (le premier étant la collégiale de Neuvy-Saint-Sépulchre en 1998).