Insolite : Le mémorial des aéronautes à Ciron

Cet équipage de scientifiques, patronné par l’Académie des Sciences de Paris avait pour objectif de compléter les données recueillies lors d'une précédente ascension, notamment avec des mesures de spectrométrie, d'hygrométrie, d'électricité et de température de l'atmosphère.

Équipés d'instruments de navigation et d'appareils pour les observations météorologiques, les aéronautes s'élèvent à 8 000 mètres d'altitude. Malgré les malaises ressentis, l'ascension se poursuit ; les trois hommes perdent connaissance après avoir atteint les 8 600 mètres.

Seul Gaston Tissandier parvient à retrouver ses esprits et tente de freiner la chute vertigineuse : le ballon se pose brutalement et s'éventre contre un arbre. Ce sera le seul survivant de cette folle équipée. Une catastrophe due en partie à un manque de précaution, à l'ignorance des troubles liés à l'altitude et à la trop grande rapidité d'ascension du Zénith.

Leur héroïque ascension n’a pas été vaine ; elle est un maillon d’une longue conquête qui a fourni de nombreux enseignements aux scientifiques.

L’annonce de cette catastrophe a eu un certain retentissement en France et à l’étranger : plus de vingt mille personnes suivirent les funérailles de Théodore Sivel et de Joseph Crocé-Spinelli, de la gare d'Orléans jusqu'au cimetière du Père-Lachaise à Paris, tandis qu’une souscription publique ouverte par la Société française de navigation aérienne permettait de venir en aide aux familles de ces deux martyrs scientifiques et d’élever à Ciron même un monument pour commémorer leur souvenir.