Au pied d’un rocher calcaire de trois mètres, quatre pilastres forment trois niches occupées par autant de personnages.
Sur la niche de gauche, on distingue une femme, vêtue d’une longue tunique auprès de laquelle se tient un petit chien dressé sur ses pattes arrières. Au centre de l’édifice, un homme portant un habit court laissant entrevoir le bas de ses jambes. Sur la sculpture la plus épargnée par le temps se trouvant à droite, une femme à la chevelure roulée, tenant dans sa main droite une cruche de vin et à côté de laquelle un petit chien est assis sur un autel.
Au dessus de ces trois représentations se trouve un panneau composée d'une inscription, à demi effacée, sur laquelle on peut y lire "DIS MANIB(VS) MONIMAE CESTI F(ILIAE) Et SERVILLA VXSORI SV(A)E Et FILI(A)E ET ALTERE FILLI(A)E QV(A)E VOCATVR". Elle semble être une dédicace à la femme Monime et à la fille Serville d'un commanditaire inconnu.
L’hypothèse la plus probable, évoquée par les recherches et la traduction du texte latin, ferait référence à un voyageur accompagné par sa femme et sa fille suivant le bord de la rivière pour se rendre au Blanc avec leurs deux chiens. Malheureusement, en s’écartant du bon chemin pour passer le gué de Mijault, sa femme et sa fille, emportées par le courant se noyèrent ainsi qu’un des chiens ayant tenté de les secourir.
Face à cette terrible douleur, l’homme sculpta les deux femmes et le chien dans un rocher proche de l’accident sur lequel il plaça également s propre image, entouré des femmes de sa vie et tenant dans ses bras son second chien, son dernier et unique compagnon.
Cette histoire tragique est une ode à l’amour, d’un être envers les membres de sa famille. Il a même été de coutume de se rendre vers cette stèle gallo-romaine pour soigner certaines maladies, mais aussi pour conjurer le sort que des voisins mal intentionnés auraient pu jeter sur un troupeau d’animaux.