Église : L'abbaye de Fontgombault

Connue pour sa biodiversité, la Brenne est dotée d’un solide patrimoine bâti, souvent méconnu. Partez à la découverte de l'emblématique Abbaye Notre-Dame de Fontgombault, solidement campée sur les bords de Creuse.

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L'abbaye de Fontgombault
L'abbaye de Fontgombault© CD36

Adresse :

Abbaye de Fontgombault, 36220 Fontgombault

Les vicissitudes de l’Histoire

L’origine de Fontgombault remonte au Xe siècle, lorsqu’un ermite, dénommé Gombault s’installe dans une grotte, non loin d’une fontaine, sur la rive gauche de la Creuse.
En 1091, l’ermite Pierre de l’Étoile fonde sur la rive droite de la rivière un monastère de l’ordre de Saint-Benoît, qui connaît une période de prospérité jusqu’au milieu du XIVe siècle. En effet, pendant la guerre de Cent Ans, l’Abbaye, située dans la zone des combats, est occupée peu après 1360 par les troupes anglaises. Celle-ci ne sera délivrée qu’en 1369 par les troupes bretonnes alliées aux Français.

En 1569, elle est pillée puis incendiée lors des guerres de Religion, conflits qui opposaient catholiques et protestants. Les archives sont irrémédiablement détruites et le clocher s’effondre. La nef restera en ruines pendant plus de 100 ans.

En 1741, sur décision de l’archevêque de Bourges, la communauté bénédictine est remplacée par des Lazaristes (religieux qui vivent « dans le siècle », au sein et au service des fidèles). A la Révolution française, les bâtiments et les domaines sont vendus comme bien nationaux. Les ruines de l’église servent alors de carrière de pierres. En 1849, elle est acquise par des moines Trappistes (moines cloîtrés appartenant à l'ordre cistercien, vivant dans le silence, la prière et le travail manuel) qui s’efforcent de la réhabiliter en entretenant le domaine agricole et en y fondant en 1899 une distillerie de kirsch.

À la suite des lois anti-congrégations de 1904, l’Abbaye est mise en vente puis achetée par Louis Bonjean qui y installe une boutonnerie coopérative. Lors de la première guerre mondiale, le lieu est transformé en hôpital militaire belge pour les soldats convalescents.
En 1948, des moines de l’Abbaye de Solesmes (Sarthe) font renaître la vie monastique telle que nous la connaissons aujourd’hui.

La vie monastique

Aujourd’hui, une communauté de plus de 50 moines est présente à Fontgombault. Fidèles à la Règle de saint Benoît, connue pour son exigence, celle-ci se divise en 73 chapitres. Édictée vers 530, cette règle gouverne en détail la vie monastique, tant au niveau pratique que spirituel.
Être moine bénédictin, c’est se conformer à une stricte obéissance à ces règles. L’humilité, l’obéissance, le silence et l’hospitalité sont entre autres, des valeurs auxquelles nous ne pouvons déroger. Notre journée est rythmée entre la prière, l’étude de la Bible, le travail manuel, intellectuel et le repos.

La ferme de l’Abbaye fournit une partie de la nourriture pour la communauté. Le surplus de la production est proposé à la vente tels le fromage blanc, les pâtes de fruits, la tomme de vache, la viande et les œufs.
Une quasi autonomie complétée par une petite centrale hydraulique le long de la rivière Creuse, que de rares privilégiés ont pu visiter en 2022 avec l’opération Secrets de fabrique, initiée par l’Agence d’Attractivité de l’Indre.

L'Abbaye abritant une communauté religieuse, seule l'église abbatiale est ouverte au public.

La tradition locale attribue aux moines la création des étangs de Brenne. En réalité, ce sont les seigneurs, moines, marchands et paysans aisés qui ont collectivement participé à cet essor. Mais c’est surtout entre le XIVe et le XVIe siècle que leur nombre s’est accru de manière significative en raison de l’accroissement de la population et de l’arrivée en France de la carpe, poisson très rentable, qui peut survivre à plusieurs jours de transport.

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