Anne Teresa de Keersmaeker, figure majeure de la scène chorégraphique, signe une pièce d'une rare intensité et d'un raffinement épuré. Hypnotique et élégante, Rain demeure jusqu’à présent l’un de ses plus considérables succès (après Rosas danst Rosas à Équinoxe en février 2012).
Écrite par le compositeur new-yorkais Steve Reich, Music for 18 Musicians marquait en 1976 un tournant de la musique minimaliste qui s’ouvrait alors sur une musique scintillante. C'est cette partition que choisit Anne Teresa De Keersmaeker en 2001, avec sa pulsation ultrarapide, voluptueuse dans son harmonie, et dominée par la figure liquide et aérienne de la "vague" : de longues poussées instrumentales calées sur le rythme du souffle humain. Le spectateur est saisi par cette sorte de folie du mouvement, marée ou incendie, qui passe de corps en corps sans jamais s’arrêter sur quiconque.
Interview d’Anne Teresa de Keersmaeker à l'occasion de la transmission de la pièce aux danseurs de l'Opéra de Paris en 2011 :
"C'est une pièce clé dans le trajet musical de Steve Reich et aussi dans mon trajet. Rain, c'est tout un travail que j'ai fait pendant des années sur la musique répétitive, sur le contrepoint, sur le fait de rendre le maximum avec un minimum de vocabulaire, sur l'organisation spatiale avec des trames sous-jacentes géométriques. Rain est physiquement et techniquement très difficile et fait appel à d'autres techniques que celles auxquelles sont habitués les danseurs de l'Opéra de Paris. Il y a tout un travail au sol, un travail sur la chute, tout un travail d'auto-organisation qui n'est pas habituel dans l'écriture de la danse. Depuis toujours, la musique a été mon premier partenaire, la source de mes créations. Celle de Steve Reich est pour moi une vraie invitation à la danse. Quand la musique et la danse vont ensemble, je crois que c'est une des choses les plus naturelles et les plus belles qui existent. On peut danser ensemble, on peut danser tout seul. La danse est une façon de penser, car par la danse on est capable de rendre concrètes les idées les plus abstraites. Elle nous permet de révéler ce qu'on ne peut pas nommer ou dire, et dans ce sens-là, je crois qu'elle fait partie d'une danse beaucoup plus large, qui n'a pas de fin ni de début et qui est comme un reflet de l'infini."
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Plein : 25€
Réduit : 20€
Adhérents du cinéma Apollo : 20€
Étudiants / moins de 26 ans : 10€
Famille nombreuse (à partir de 5 personnes) : 9€
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