Deux communes, Ambrault et Bommiers, se sont unies pour valoriser la vallée de la Théols. Cet Espace Naturel, finalisé en 2019, forme une belle frange verte dans ce paysage où les labours s’étalent sur de vastes surfaces. Les sources de la Théols en sont le point d’orgue, leur eau va suivre tout au long de son cours un paysage diversifié, le cheminement voulu et créé est intimement lié à la rivière. Bois pentus, haies, prairies humides et courants d’eau sont au rendez-vous. Une riche nature à découvrir.
Histoire et nature s’imbriquent intimement, ce qui s’offre à notre vue est le résultat de l’occupation des lieux au cours des siècles, de son usage par rapport à ses ressources.
3 boucles reliées les unes aux autres par un sentier sillonnent ce site ENS :
Boucle 1 : Les sources de la Théols
Pour commencer cette promenade, une source, celle de la Théols, elle jaillit de la roche, elle est limpide et pure, la qualité de ses eaux est soulignée par des nappes de cresson. Transparence, fraîcheur mais aussi mystère se dégage de ce lieu. Un nouvel aménagement, fait de pierres, permet de traverser à gué la rivière pour rejoindre le coteau boisé d’où s’écoulent d’autres sources plus discrètes.
En rive droite le bois occupe toute la hauteur, un étroit sentier le pénètre. Avant la feuillaison une flore printanière s’installe avec abondance, jacinthe sauvage, ail des ours, lamier jaune, tapissent le sol, couleurs et senteurs nous accompagnent. Pour cette première boucle le retour se fait entre prairie et rivière, une bande herbeuse et boisée suit l’eau, refuge rêvé pour de nombreuses espèces, animales et végétales.
Le chemin rejoint une futaie de grands chênes unis à des charmes où la sente sinue entre des creux et des bosses, en 1839, pas d’arbres, le site était dédié à des carrières pour l’extraction de pierre calcaire. Ici et là des tas de pierres ainsi que les excavations rappellent ce pan d’histoire.
En haut du bois, un espace est resté ouvert à la lumière, ici le sol est pauvre et caillouteux, les conditions sont réunies pour favoriser la pousse de nombreuses plantes aimant la chaleur, orchidée, vipérine, hélianthème, véronique, millepertuis…
A son échelle, ce site est un bel exemple de liaisons conservées et créées entre différents milieux, eau, bois, haie, prairie... qui favorisent la biodiversité.
Boucle 2 : ancienne et nouvelle confluence
Ici encore l’eau très présente, détermine le paysage, Théols et Thonaise se rejoignent, le site est façonné par cette confluence. A proximité un ancien bief, encore visible par endroit, il alimentait un moulin aujourd’hui disparu.
L’herbe est revenue, ces prairies qui ont remplacé d’anciens labours, connaissent une nouvelle gestion, celle-ci confiée à un éleveur qui en récolte le foin pour ses vaches. Petit à petit la flore spontanée s’implante et s’enrichit progressivement, dès le mois de mai un pré aux multiples fleurs apparaît.
Auprès de l’eau, de grands arbres et des buissons s’alignent pour former la ripisylve, ce lien entre milieu terrestre et aquatique est un atout essentiel, de l’esthétique paysagère à la protection des écosystèmes, ses fonctions sont nombreuses. A découvrir dans cette richesse végétale, à la jonction du bief et de la Théols, deux beaux arbres d’essences différentes, tilleul et saule, collés l’un à l’autre, ils s’enlacent et forment quasiment un seul tronc.
Une abondante végétation, riche en espèces, saules, frênes, érables, charmes, aubépines… se prêtent à la découverte.
Boucle 3 : les Minimes
Pour aller de la 2ème à la 3ème boucle, le chemin de liaison est très ancien, autrefois il reliait le moulin de Dalhuet (aujourd’hui disparu) et le château des Minimes, d’abord étroit puis large il traverse la grande plaine. Ici une vue dégagée permet de discerner les composantes du paysage.
La promenade continue dans un bois. Suite au remembrement de 1990 un ensemble de parcelles, attribué à la commune de Bommiers, a été planté en pins noir d’Autriche, peupliers et érables sycomores, depuis d’autres végétaux se sont installés spontanément diversifiant ainsi ce massif.
En retrouvant la route, nous découvrons le château des Minimes, édifié à partir du XIIe siècle et bien qu’en ruine, il reste très présent. Du chemin quelques vestiges sont visibles, mur d’enceinte et tour, depuis 1930, ce château privé est inscrit sur la liste des Monuments Historiques.
Nous croisons à nouveau la Thonaise avant sa rencontre avec la Théols, le sentier serpente à travers une parcelle à moitié boisée à moitié prairie, sur les levées de terre qui la cernent de vieux et beaux arbres se sont développés. Des restes discrets (scories et amas de briques) indiquent l’emplacement d’un ancien four (noté sur une carte du XVIIe). L’ensemble du site est chargée d’une histoire particulièrement riche, en lien avec le château mais également avec un couvent, aujourd’hui complètement disparu, connu simplement par des écrits et des mentions sur des cartes anciennes.
Des panneaux avec cartes, illustrations et textes sont placés au départ de chaque promenade.
Pour baliser le cheminement de belles pierres calcaires, issues des carrières du site, ont été installées sur chacune des boucles.