"Comme deux vieux troubadours…" Histoire d’une amitié féconde…

Cette amitié est celle de deux grandes figures de la littérature française du XIXème siècle qui durera pendant plus de dix années. Elle ne sera interrompue que par la mort de George Sand en juin 1876. Cette relation sera alimentée par de fréquentes rencontres mais surtout par un échange épistolaire intense.

Cette correspondance exceptionnelle nous raconte une relation naissante, presque fragile qui s’épaissira d’année en année, une relation entre deux êtres que tout pourrait, à première vue, séparer. Leurs visions respectives du monde provoquent, parfois, chez eux une incompréhension que l’on pourrait nommer un "désaccord amical", mais qui ne prêtera nullement à conséquence dans leur façon de s’aimer, de se respecter ou de s’entraider. L’optimisme bien connu de George Sand, tout comme son style littéraire foisonnant s’oppose à la misanthropie de Flaubert et à sa recherche permanente de la perfection en écriture.

Mais ce qui va les opposer le plus radicalement c’est la manière dont l’un et l’autre perçoivent la place de l’artiste dans la société. Pour la romancière, il est évident qu’il doit se situer au cœur même de la société, pour Flaubert, il doit avant tout rester au-dessus du débat social.

On le voit cette relation hors du commun ne serait être anecdotique, elle embrasse les grandes questions de leur époque mais elle fait aussi la part belle aux petits moments de la vie intime : joies, déceptions, maladie… Plonger dans cette relation c’est aussi interroger une époque où les artistes se situaient de pleins pieds dans leur temps! Elle l’appellera "son troubadour", il la nommera "son cher Maître", ils s’aimeront d’amitié vraie, ils se soutiendront et se respecteront toujours. Elle, c’est George Sand et lui, Gustave Flaubert.

Lecture à trois voix
Récitant : Georges Buisson
George Sand : Mireille Braun
Flaubert : Jean-Pierre Gallien